Rue Lhomond

            

              Instrumentum laboris

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21

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23

Bien que cette section aurait dû commencer seulement au n°21, nous démarrerons au n°18 avec les laboratoires de physique de l'Ecole Normale Supérieure s'étendant du n°18 à 24. L'Hôpital du Panthéon, qui s'élevait précédemment au 18, est évoqué à la page précédente.

C'est dans un bâtiment à l'aspect extérieur assez peu esthéthique que professeurs et étudiants de ce prestigieux établissement évoluent.

Comment a-t-on pu concevoir et construire des bâtiments aussi hideux  ("...déplorables constructions modernes..." P. Lefrançois in "Paris à travers les siècles" Calmann Levy - 1955) ?

C'est au mathématicien Ernest Vessiot (1865-1952), alors directeur de l'ENS, que revient la responsabilité de la construction des laboratoires. Ces nouvelles constructions font partie d'un vaste programme d'agrandissements comprenant de nouveaux laboratoires de chimie, de sciences naturelles, de physique, ainsi que des logements pour les élèves.

Cet ensemble sera réalisé sur un terrain de 8.500 m2, de forme irrégulière, en bordure des rues Lhomond et Erasme (alors rue de Courcelle-Seneuil, percée pour l'occasion). Le bâtiment destiné aux logements sera construit sur l'emplacement de l'Ecole actuelle, rue d'Ulm. L'ensemble sera réalisé sur les plans des architectes Guilbert, père et fils.

Labo ENS - Côté rue Lhomond

Labo ENS - Côté rue Erasme

N°4 - 1934

"Ecoles nouvelles en France"

José Imbert

   N°4531  Janv. 1930        "Les agrandissements de l'Ecole Normale Supérieure"

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Au fronton de cet édifice, une bizarrerie : une tortue en plâtre scellée  au faîte du bâtiment 


L’immeuble du 21 rue Lhomond appartiendrait à la même famille ainsi que d’autres dans le quartier, notamment rue Laromiguière.

Or donc, cet immeuble a été reconstruit totalement un peu avant la fin du siècle dernier (permis de démolir/construire datés de juin 1994).


Un conflit serait né entre les propriétaires et l'architecte des Bâtiments de France qui devait valider le projet du fait de la situation à une portée de fusil ("champ de visibilité") du Panthéon. Le propriétaire a évidemment fini par céder, mais trouvant les demandes de l’architecte voyer plutôt excessives, se serait mis en tête de se venger d’une manière ludique pour vérifier si les contrôles étaient faits ou pas.

D’où la tortue en plâtre, qu’il aurait simplement acheté et fait poser au faîte en attendant les remarques du STAP (Service territorial de l'architecture et du patrimoine) qui ne sont jamais venues et la tortue n’est jamais redescendue de son emplacement ! C'est tout bête ; on m'a raconté néanmoins que certains guides - ils pullulent dans le quartier, plus ou moins compétents - montrent la tortue en lui attribuant une histoire rocambolesque de tribut en reconnaissance à une fortune faite aux colonies ou autres balivernes.

▶ A cette adresse vécut, presque sans interruption, de 1934 à 1944 l'Abbé Stock qui fut le premier allemand admis à l'Institut Catholique de Paris depuis le Moyen-Age.

Après avoir été ordonné prêtre en 1932, il sera le recteur de la mission catholique allemande de Paris entre 1934 et 1939 puis de nouveau à partir de 1940 jusqu'à la fin de la guerre.

C'est dans les locaux du 21-23 acheté par l'Ambassade qu'il installera l'aumônerie, le foyer catholique ainsi qu'une petite chapelle. L'Abbé Stock sera le leader de la communauté catholique allemande de ces années-là, organisant des visites culturelles dans et aux alentours de Paris et célébrant les fêtes carillonnées, y compris celles spécifiques à la culture catholique allemande, sans pour autant faire l'apologie du parti ayant pris le pouvoir en 1933 outre-Rhin. Un peu avant la déclaration de guerre, le 26 août 1939, il est rappelé en Allemagne, avant de revenir en août

L'abbé Stock avec le Cardinal Roncali, nonce à Paris, futur Pape Jean XXIII

1940 à Paris où il assumera ses fonctions pastorales, visitant aussi inlassablement les prisons, avant même d'être officiellement chargé de la mission de prendre soin des détenus et de préparer et d'accompagner les condamnés à mort. En soutane avec un brassard de la Croix Rouge, ou bien en clergyman, mais jamais en tenue militaire, Franz assista près de 2000 condamnés à mort, au Cherche-Midi, à la Santé ou à Fresnes. Parmi ceux-ci Honoré d’Estienne d’Orves, arrêté pour fait de résistance, qui, avec son concours, effectuera une véritable ascension spirituelle, scellant d’avance la réconciliation franco-allemande, et qui  écrit en août 1941 avant d’être exécuté : "Je prie Dieu de donner à la France et à l’Allemagne une paix dans la justice comportant le rétablissement de la grandeur de mon pays". Pierre Braunberger écrit(*) que l'endroit avait servi de "chapelle à la Gestapo, pendant la guerre" ce qui est une vision réductrice et simpliste de la situation, la vie et l'action de l'abbé Stock à partir de ces locaux pendant la guerre  le démontrent amplement. Quant à ceux qui reprennent et déforment la citation initiale pour affirmer péremptoirement qu'il s'agissait d'une officine gestapiste...

En août 1944, l'abbé devient brièvement prisonnier de guerre, avant de se consacrer à ce que l'on a appelé le "Séminaire des barbelés", c'est-à-dire un séminaire pour théologiens allemands prisonniers.

Le séminaire est dissous en juin 1947 et l'Abbé meurt subitement à 44 ans le 24 février 1948.

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(*) "Cinemamémoire" - Pierre Braunberger, propos recueillis par Jacques Gerber - Editions du Centre Pompidou - 1987 - Page 130

▶ Vint ensuite le temps du "Studio Lhomond", de l'"Ecole Louis Lumière" et de la "Radio-Télévision scolaire"

                                

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    Studio Lhomond

Du 18 au 24

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Le coin de la rue Amyot, au niveau du 25 rue Lhomond, est, à l’époque, occupé par un bâtiment appartement aux Bénédictines du Saint-Sacrement qui, entre 1808 et 1825, se sont rendues propriétaires de tout l’îlot Lhomond Amyot Tournefort Pot de fer.

La photo d’Eugène Atget et le dessin de Gustave Boberg datant de 1926, appartenant aux collections du musée Carnavalet, montrent ce bâtiment. Sur ces documents, on repère aisément  la position de l’Hôtel de Sainte-Aure (27 rue Lhomond) grâce à sa lucarne à foin (au dernier étage).


De nos jours, cette maison n’existe plus, au 25 rue  Lhomond se trouve un jardinet clos et interdit d’accès au public, mais entretenu par la mairie de Paris. Sur proposition du Conseil du Ve arrondissement du 30 mai 2013, le Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil municipal, a attribué la dénomination « Jardinet Oronce Fine » audit jardinet.

Mais qui est donc cet Oronce Fine, manifestement peu connu du grand public ? Cliquez sur la vignette pour lire la notice affichée sur la grille du square ou sur ce lien, ou alors sur celui-là, ou encore celui-ci, pour approfondir la connaissance au sujet de cet homme de science  dont il n'est pas étonnant qu'il se retrouve mis à l'honneur (?) devant les locaux de la branche scientifique de Normale Sup'.

Cliquer sur la photo pour lire la notice sur Oronce Fine

▶ Dans la seconde partie du XIXe siècle,  à cette adresse, faisant le coin avec la rue Amyot au 12, il y avait un garni, l’hôtel Lhomond, au-dessus d’un marchand de vin. Paul Léautaud, notamment, y résida quelques mois à partir du mois de mai 1993 (voir Ecrivains).

Liste alphabétique des rues de Paris

Didot Bottin Août 1892 - Page 2632